lundi 14 mai 2012

Quel avenir pour la convention événementielle ?


La convention, ce rassemblement live des forces la plupart du temps internes d’une entreprise, est le fondement de la communication événementielle, le géniteur historique du secteur. Tous les opérateurs du marché sont nés de l’organisation ou de l’accueil de conventions. Les agences, auxquelles les entreprises, ont sous-traité la logistique, la production et le contenu. Les prestataires, qui ont créé des offres, des produits, des services… Les lieux, palais des congrès et hôtels gros porteurs en tête, qui ont vu dans ce type d’événements un intéressant relais de croissance et de communication.

Peu d’évolutions
Trente ans après sa formalisation, le genre perdure et connaît toujours le succès. La convention n’est pas si différente aujourd’hui.
Même utilisation des outils du théâtre, du spectacle, même inspiration des succès de la télévision, mêmes lieux, mêmes ménages journalistiques ou artistiques... Peut-être que les techniques de communication se sont améliorées, que la réflexion autour du message et du contenu a évolué, est plus profonde, que le web a permis de mieux la préparer et de mieux prolonger ses effets… Mais, dans les grandes lignes, rien n’a changé fondamentalement.

La remise en cause de la relation manager/managés
La convention est un élément constitutif de la stratégie de communication interne. Même quand elle est initiée par une direction opérationnelle différente, elle reste un moment clé de la relation entre les managers et les managés, entre les cadres dirigeants et leurs collaborateurs. Plusieurs études récentes sont venues rappeler que cette relation n’est pas au beau fixe. Je n’en citerai qu’une pour illustrer mon propos, l’étude TNS Sofres réalisée en janvier 2012 pour Entreprises & Médias, l’association des directeurs de communication. 59% des salariés non-managers déclarent que l’entreprise ne répond pas à leurs préoccupations et un sur deux ne fait pas confiance à sa direction pour l’informer.

La nécessité d’une convention renouvelée
Le message passe donc beaucoup moins bien et la relation manager/collaborateurs doit être améliorée. Loin de moi l’idée de dire que l’immobilisme des conventions tant sur la forme que sur le fond est l’unique raison de cette désaffection. Mais elle y participe certainement. Si on est positif, on peut dire que le renouvellement de la convention est une condition nécessaire, mais pas forcément suffisante, à l’amélioration des relations sociales dans l’entreprise. Et tous les opérateurs, depuis les conseils, les créateurs de contenus, en passant pas les lieux, ont un rôle à jouer. J’appelle donc de mes vœux un Grenelle de la Convention événementielle !

Quelques rares pistes de réflexion
Au-delà de la plaisanterie, une profonde réflexion sur ces rendez-vous essentiels de la vie de l’entreprise est nécessaire pour plusieurs raisons :
-       le web 2.0 et bientôt 3.0 offre déjà des interconnexions, par forcément pertinentes, mais qui existent, s’affichera, avec l’amélioration des transmissions, comme un concurrent aux conventions traditionnelles, quoiqu’en disent les professionnels qui crient, haut et fort, que rien ne vaut la rencontre physique. Ils ont raison, mais n’empêche…
-       si la convention, un outil qui reste cher, ne répond plus aux objectifs de communication interne, les décisionnaires, par ces temps difficiles, réorienteront leur budget. Et on en revient au point précédent…
-       par ricochet, les investissements futurs de beaucoup de prestataires et de lieux dépendent, pour certains, de l’avenir des conventions…
Pour donner une nouvelle impulsion à la convention et à la relation manager/managés, tout le monde est conscient qu’il faut de nouvelles approches créatives. Des initiatives existent et j’y reviendrai dans un prochain post…

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