jeudi 12 juillet 2012

5e Universités d’été de l’ANAé : retour sur le contenu


Au Parc Chanot de Marseille, 240 professionnels de l’événement se sont réunis à l’invitation de l’ANAé (Association nationale des agences événementielles), du 9 au 11 juillet, pour réfléchir sur le thème « Inventivité, Confiance, Utilité : quand l’événement s’engage ». Depuis déjà quelques éditions, l’ANAé muscle le contenu de ses Universités d’été. Et 2012 restera, en tous cas pour moi, comme un très bon cru.
Ce travail sur le fond, s’il est poursuivi, permettra à terme à cet événement de devenir un rendez-vous attractif et incontournable de la filière événementielle. En dehors des temps de convivialité et de réseautage, je me permets de revenir sur les quatre temps du programme.

Formidable Luc de Brabandère !
La première conférence sur « Comment générer de l’inventivité ? » par Luc de Brabandère, directeur associé de BCG (Boston Consulting Group), lançait on ne peut mieux la réflexion. Mathématicien et philosophe, cet érudit de 64 ans affirme qu’il est impossible de penser sans cadre prédéfini. Être créatif, pour lui, c’est créer des cadres ou des structures mentales différentes qui permettent aux idées nouvelles d’émerger. J’espère que cette conférence pourra être diffusée prochainement sur le web, tellement sa réflexion, pertinente et professionnelle, apporte à la fois du plaisir et une information éclairante pour mieux travailler.

Pas d’agence événementielle dans les présidentielles
La deuxième table ronde m’a laissé un peu sur ma faim. Avec pour thème « Le retour en force de l’événement au cœur des Présidentielles 2012 », les représentants des équipes de communication des candidats (pour l’UMP et pour le Front de Gauche) n’étaient jamais très loin du débat politique, alors que l’auditoire attendait, je pense, d’en savoir un peu plus sur la place de l’événement dans la stratégie de communication des candidats, sur le rôle des communicants extérieurs et l’absence des agences conseil en communication événementielle dans la campagne... Personne ne s’offusquait, par ailleurs, que la grande majorité des images de ces meetings étaient produites par les partis politiques eux-mêmes et fournies aux chaînes, en particulier d’information continue. Seule Claire Sécail, chargée de recherche au laboratoire Communication et Politique du CNRS, a intelligemment mis en perspective ce retour au premier plan du meeting et du grand retour des meetings de rue, qui auraient accueilli en cumulé, d’après un sondage Opinion Way, 4% des Français. Il faut lire son article dans Le Monde du 2 mai 2012 « Une campagne tout en meetings », qu’elle a co-signé avec Pascale Mansier (pdf ci-joint).

De spectateurs à producteurs de contenus
Le 3e temps important s’est intéressé à l’utilité sociale, culturelle et économique de l’événement. Les participants étaient invités à créer un argumentaire pour promouvoir l’utilité de l’événement. Plutôt habitués à subir l’événement, ils ont dû alors se muer en producteurs de contenu, avec, il faut le dire, un peu de mal à se mettre dans un état d’esprit de travail, pas très loin de la mer et sous un grand soleil... En charge de la synthèse finale de cette partie, j’ai pu tourner sur la trentaine de tables de réflexion et constaté que, malgré un format perturbant et une durée trop longue, les idées ne manquaient pas. Il ne faut pas laisser sans suite ce travail et cette production. Quelle que soit leur forme, une synthèse et un retour sont impératifs.
Idem pour le 4e et dernier temps, consacré à la manière de créer et d’entretenir une relation de confiance entre les acteurs de la filière. Des débats très vifs se sont fait entendre. Il y a actuellement, il faut le dire, un vrai problème de confiance entre les agences et leurs clients, entre les agences et leurs fournisseurs… Il aurait peut-être fallu plus s’attarder sur les raisons de la méfiance avant de chercher immédiatement des solutions. Malgré cela, encore une fois, des contenus ont été produits et il faudra faire un retour rapide aux participants.

Les Universités d’été de l’ANAé viennent prouver, une fois de plus, que cette filière a un besoin cruel de réfléchir ensemble et de prendre un peu de recul sur le quotidien. Cette 5e édition marque le retour du travail et de la production de contenus, bien que ce soit la vocation première et traditionnelle d’une Université d’été. Je pense que l’ANAé doit faire le choix de conserver ce cap. 

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